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Communiqué Événement

Retour sur la manif contre les violences patriarcales à Bienne

Quelques impressions de la manifestation à travers des photos et les transcriptions des prises de paroles.

YJK-S – Union des femmes* kurdes de Suisse

Votre guerre – Notre sang

Nous saluons la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes* dans le contexte de conflits et de guerres alimentés par une vision du monde patriarcale. En Palestine, au Soudan, en Afghanistan, au Kurdistan et, malheureusement, dans bien d’autres endroits, des sociétés sont victimes de massacres, de déplacements forcés et de migrations.

Les espaces de vie sont détruits et la mémoire culturelle et sociale des femmes de toutes origines est délibérément effacée. En cette journée, nous nous souvenons avec respect et gratitude de toutes ces femmes* tombées dans la lutte pour la liberté et tuées par la violence de l’État patriarcal. La mentalité patriarcale combat impitoyablement la résistance des femmes par tous les moyens. Les gouvernements dominés par les hommes ont toujours eu peur des femmes rebelles et organisées. Car, par leur lutte, les femmes dénoncent de plus en plus ces politiques destructrices et intensifient la résistance. Cela devient de plus en plus évident aujourd’hui dans les mouvements de libération des femmes qui prennent de l’ampleur dans le monde entier. La plus grande force contre ce système misogyne aujourd’hui est le pouvoir organisé des femmes. Nous devons nous inspirer de la force et de l’héritage de la lutte des femmes – des sœurs Mirabal à Sakine Cansız et Rosa Luxemburg – et redéfinir les valeurs sociales et démocratiques en libérant notre propre pouvoir, en luttant par l’action et en nous libérant par la lutte.

Les violences sexistes sont présentes à une échelle effrayante. En Allemagne, plus de 250 femmes ont déjà été tuées cette année. En Suisse, ce nombre s’élève à 28. Selon les estimations, plus de 80 000 femmes sont tuées chaque année par des violences patriarcales, un bilan effroyable de féminicides mondialisés.

Le féminicide de Dilan K., assassinée par son mari à Ludwigshafen début novembre devant ses enfants, nous montre que nous devons persévérer sans relâche dans ce combat. De tels actes ne sont pas des incidents isolés, mais bien l’expression d’un système patriarcal profondément enraciné.

Depuis des millénaires, la position du sujet féminin est réglementée, domestiquée et disciplinée par des violences structurelles, symboliques et physiques. L’invisibilité sociale, culturelle et politique des femmes, ainsi que l’appropriation de leurs corps, de leurs savoirs, de leur travail et de leur temps, constituent le fondement de ce que nous devons comprendre comme la violence sexiste au sens large. Cette violence n’est ni privée, ni isolée, ni individuelle. Elle est systématique, mondiale et ancrée dans la modernité capitaliste, dont les principes structurels reposent sur les hiérarchies de genre, la colonialité et l’exploitation.

Nous, les femmes, qui luttons contre les schémas de pensée dominés par les hommes et toutes les formes de réaction masculine, et qui nous organisons afin que toutes les femmes soient organisée politiquement, savons que notre lutte collective et organisée est plus importante que jamais.

Le fondement d’une société juste pour les femmes réside dans la réactivation de formes de coexistence communautaires, égalitaires et écologiques. Pendant des siècles, la modernité patriarcale a détruit les pratiques émancipatrices par la colonisation, la capitalisation et la technocratisation. Le développement de communes égalitaires, d’économies solidaires et de structures de décision participatives est donc non seulement un objectif, mais une nécessité.

Pour nous, le 25 novembre n’est pas une journée de commémoration, mais un moment politique. Nous l’abordons avec l’énergie de l’espoir et la radicalité de la pratique féministe. Notre objectif demeure une vie libre de violence – écologiquement, socialement, politiquement, culturellement et épistémiquement.

Vive la lutte collective des femmes.

Jin, Jiyan, Azadi.

Sisters Domestic Violence

Je suis ici pour mon amie qui, après avoir survécu à une tentative de féminicide, a immédiatement fait une déposition à la police pendant plusieurs heures, puis est retournée dans son appartement ensanglanté sans recevoir le moindre soutien ni hébergement d’urgence. En effet, l’agresseur était déjà en détention provisoire.

Par conséquent, nous exigeons :

• Des modules de formation obligatoires et une formation continue pour les professionnel-les

• L’intégration de modules obligatoires sur les violences conjugales, psychologiques et sexuelles, ainsi que sur l’isolement, dans la formation initiale et la formation continue obligatoire pour les professions suivantes :

• Travail social

• Fonction publique et justice

• Éducation

• Sécurité et police

• Médecine et soins infirmiers

Je suis ici pour mon amie qui doit laisser son enfant avec l’agresseur semaine après semaine, annuler des réunions parents-professeurs et autres rendez-vous car elle ne peut rester seule dans la même pièce que lui et souffre de crises de panique qui paralysent sa vie quotidienne pendant plusieurs jours avant et après les faits.

Faute de preuves et de législation adéquate, elle ne bénéficie d’aucune protection.

Par conséquent, nous exigeons

  • Une nouvelle loi pénale qui criminalise les violences conjugales faites aux femmes – non plus fondée sur des incidents isolés que les victimes doivent péniblement prouver – mais une loi qui criminalise les mécanismes systématiques et quotidiens de contrôle et de pouvoir, notamment l’isolement, les violences psychologiques, les menaces et l’intimidation, que les auteurs de ces violences utilisent délibérément et stratégiquement.

Je suis ici pour mon amie qui, après des mois passés dans un refuge pour femmes, est retournée vivre avec son agresseur car, en tant que migrante, elle ne trouvait ni logement, ni travail, ni solution de garde d’enfants adéquate, et le refuge l’a forcée à trouver une autre solution.

Par conséquent, nous exigeons :

  • Un programme national de prise en charge des auteurs de violences, inspiré du modèle de Saint-Gall

La mise en place d’un programme obligatoire et standardisé de prise en charge des auteurs de violences par la police dans tous les cantons afin de prévenir la récidive et d’assurer une protection durable des victimes.

Je suis ici pour mon amie qui a fui vers un autre pays pour se protéger, elle et ses enfants. Vers un pays où sa situation est considérée comme plus dangereuse qu’en Suisse. Deux ans plus tard, elle est toujours hébergée dans un foyer, interdite de voir sa famille car jugée trop dangereuse, tandis que son agresseur est en liberté conditionnelle en Suisse.

Par conséquent, nous exigeons :

  • La promotion de la recherche et de l’enseignement universitaire sur les violences conjugales et sexuelles, ainsi que la création d’une base de données nationale pour l’enregistrement et l’analyse systématiques des cas (violences conjugales, violences post-séparation avec ou sans poursuites pénales parallèles, impact sur les décisions de garde, féminicides).

Je suis ici pour mon amie, qui a été violée et dont l’agresseur, après des années d’indifférence envers l’enfant, a obtenu la garde partagée. Mon amie est aujourd’hui menacée de placement en famille d’accueil si elle n’oblige pas l’enfant à se rendre aux visites prévues, alors même que l’enfant ne connaît pas son père et, surtout, qu’elle ne lui fait pas confiance.

Ces visites concernent un homme qui a commis des abus sexuels non seulement sur la mère, mais aussi sur l’enfant.

Par conséquent, nous nous opposons à :

La garde partagée comme principe par défaut dans tous les cas de violence envers les enfants et les mères, et nous exigeons le retrait des droits parentaux aux auteurs de violences conjugales.

Je suis ici pour mes enfants, mes enfants qui ont ressenti les coups, les coups de pied et la peur alors qu’ils étaient encore dans mon ventre et qui ont ensuite dû assister à bien pire.

Par conséquent, nous exigeons :

  • Que le bien-être des mère et le bien-être des enfants ne soient pas considérés séparément.

Je suis ici pour moi-même, car je veux pouvoir un jour me tenir à côté de quelqu’un qui a un couteau à la main dans la cuisine, sans être hantée par des flash-backs et la peur d’être poignardée. Pour moi-même, car je ne veux plus avoir de frayeur à chaque voiture qui ressemble à la sienne, et vérifier la plaque d’immatriculation ne change rien à ma situation. Pour moi-même, car j’ai accompli tellement de choses en seulement 21 mois. Et j’aime être la personne que je suis devenue.

Je suis ici pour moi-même, car je veux pouvoir me défendre, car je suis maintenant capable de me défendre. Par conséquent, nous exigeons :

• Une formation obligatoire de sensibilisation intégrée au service militaire obligatoire

• Une formation pour tous les conscrits sur la question des violences conjugales et sexuelles afin de renforcer la sensibilisation, la prévention et les mécanismes de protection.

Je suis ici en mon nom, au nom de toutes les victimes, au nom des enfants qui ont été et sont témoins des atrocités commises contre leurs proches, au nom de toutes les personnes assassinées, ainsi qu’au nom de leurs enfants et de leurs familles.

Ni Una Menos

2 militantes d’Offensive contre les fémincides

Premier témoignage

Vivante, mais marquée à jamais.
Debout, mais pas entière.
J’ai porté plainte en janvier 2023 parce que j’ai été tabassée à mort à mon domicile.
Je le dis clairement, sans exagération :
On a tenté de me tuer.
J’ai été frappée, humiliée, détruite. Puis laissée comme un simple déchet au sol de mon
appartement, ensanglantée.
Et aujourd’hui, ce n’est pas mon agresseur qu’on remet en question, mais moi.
Moi, la survivante.
Moi, la femme qui a osé demander de l’aide.
Moi, celle qui a dit la vérité.
Est-ce que vous comprenez ce que cela signifie ?
J’ai survécu.
J’ai fui.
J’ai trouvé la force — ou ce qu’il en restait — pour me rendre à la police.
Quand j’y suis entrée, les jambes tremblantes, le cœur en miettes, les bleus encore visibles,
j’ai dit : J’ai peur.
j’ai dit : Il m’a presque tuée.
j’ai dit : Protégez-moi.
Et on m’a posé des questions.
Sur les faits. Sur ma relation. Sur tout.
J’ai dit la vérité.
Rien de plus.
Parce que je croyais encore naïvement que la vérité protégeait.
Parce que c’est ce qu’on m’a demandé.
Et aujourd’hui, ce n’est pas lui qu’on pointe du doigt.
Pas celui qui m’a frappée, insultée, brisée, terrorisée et violentée.
C’est moi.
Moi, la survivante.
Pas parce que j’ai menti.
Pas parce que j’ai diffamé.
Parce que j’ai survécu et que j’ai dit ce que j’avais vécu.
Parce que j’ai osé en parler.
Parce que j’ai répondu à une question dans une audition officielle.
Parce que j’ai levé le voile sur ce qu’on me demande de garder dans l’ombre.
Ce qui m’arrive n’a rien d’ordinaire.
C’est un procès-bâillon.
Une tentative de me faire taire une seconde fois.
Parce que la première fois, on a essayé avec les coups, la violence.
Et maintenant, on essaie avec la loi.
Et je vous le demande, ici, à vous qui êtes là avec moi :Est-ce que vous savez ce que ça fait de penser qu’on va mourir sous les coups de quelqu’un qu’on a aimé ?
De se regarder dans le miroir et de ne plus se reconnaître ?
D’exister encore, mais comme une ombre ?
Est-ce que vous comprenez ce que ça coûte de parler ?
De revenir sur les détails ?
De revivre la scène encore et encore jusqu’à ne plus dormir ?
Je vous le dis avec tout ce qu’il me reste de force :
Je ne me tairai pas.
Parce que ce silence, c’est lui qui m’a presque tuée.
Parce que dans ce silence, d’autres femmes meurent tous les jours.
Et parce que ma voix, aussi brisée soit-elle, vaut encore bien plus que leurs mensonges.
On retourne mes mots comme une arme.
On veut faire de moi la coupable.
On veut faire de moi une leçon.
Une menace pour toutes les autres :
“Si vous parlez, vous finirez comme elle.”
Je suis un miroir.
Je montre ce que ce système fait aux survivantes comme moi.
Je suis la preuve que, même après avoir échappé à la mort, il faut encore se battre pour avoir le
droit de raconter ce qu’on a vécu.
Mais je suis debout.
Et je vous regarde, vous qui luttez à mes côtés.
Et je vous le dis ceci :
Je suis vivante.
Et si on me condamne, ce n’est pas seulement moi qu’on atteint.
On envoie un message aux autres victimes :
“Si tu survis, tais-toi. Sinon, tu payeras.”
Et ce message-là, je ne le laisserai pas passer.
Alors je vous le demande, ici, maintenant, devant vous toutes et tous :
Est-ce cela, la justice ?
Faire peur à celles qui ont survécu ?
Poursuivre celles qui ont osé demander de l’aide ?
On inverse les rôles.
La victime devient l’accusée.
Et l’agresseur devient l’offensé.
Mais ne le voyez-vous pas ?
C’est une stratégie.
Une intimidation.
Un avertissement silencieux :
“Parle, et tu payeras.”
Je suis venue chercher justice.
Et je me retrouve à devoir me justifier d’avoir survécu.Je ne suis pas ici pour fuir mes responsabilités.
Je suis ici pour refuser le silence.
Refuser l’injustice.
Refuser qu’on ajoute de l’humiliation à celles qui ont déjà été détruites.
Et je parle aussi pour toutes celles qui ne peuvent plus.
Celles qui n’ont pas survécu.
Celles qui ont eu peur de parler.
Celles qui ont été écrasées par le silence ou par des procédures faites pour les faire taire.
Parce qu’on ne condamne pas seulement moi.
On condamne toutes les survivantes.
On leur dit :
“Si tu ouvres la bouche, c’est toi qu’on pointera du doigt.”
Alors je vous le dis, les yeux dans les yeux :
Vous pouvez m’accuser, mais je ne suis pas une criminelle.
Je suis une femme qu’on a voulu faire taire.
Et je parle. Pour moi. Pour elles. Pour nous toutes.
Vous ne me ferez pas taire.
Vous ne me reprendrez pas ma voix.
Et si aujourd’hui je peux vous parler ici, debout parmi vous, c’est parce qu’il y a eu une victoire.
Le 13 octobre, après un rassemblement devant le tribunal,
après vos voix, vos présences, votre force,
j’ai été acquittée.
Acquittée.
Ce mot, pour moi, n’est pas seulement un verdict.
C’est la preuve que nous ne sommes pas seules.
C’est la preuve que se battre peut renverser ce qu’on croyait immuable.
C’est la preuve que la solidarité, la sororité, peuvent fissurer un système qui nous écrase.
Ce verdict, ce n’est pas seulement ma victoire.
C’est la vôtre.
Celle de toutes celles et ceux qui ont refusé que je sois réduite une nouvelle fois au silence.
Celle de toutes les femmes qui ont vécu la violence et qui continuent malgré tout d’avancer.
Celle de toutes celles qui n’ont pas encore la force de parler, mais qui entendent nos voix et
reprennent espoir.
Je veux remercier celles qui m’ont soutenue, accompagnée, relevée.
Celles qui ont crié avec moi, marché avec moi, veillé avec moi.
Celles qui ont osé en parler, même à voix basse, même avec peur.
Parce qu’à chaque fois qu’une femme parle, à chaque fois qu’une survivante brise le silence,
c’est toute notre chaîne qui devient plus forte.
Mon acquittement est une victoire, oui.
Mais ce n’est qu’une étape.
Parce que tant que d’autres femmes seront accusées d’avoir survécu, tant que la peur voudra nous
bâillonner,
nous continuerons de marcher, de parler, de dénoncer, de lutter.
Merci à vous.
Merci pour votre courage.
Merci de vous tenir debout avec moi.
Et je vous le promets :
tant qu’il restera une femme qu’on voudra faire taire,

je continuerai de parler.

Deuxième témoignage

Du courage il m’en a fallu pour être là aujourd’hui devant vous et oser prendre la parole.
Mais je voulais briser ce silence dans lequel je me suis murée, ce silence qui m’a conduite à nier des violences ancrées à tout jamais dans mon être.
Des violences, j’en ai connu dans mon couple, comme de nombreuses femmes malheureusement. Et quand j’ai demandé de l’aide à un psychologue pour en sortir il a installé à son tours son emprise pour m’agresser sexuellement. Il m’a fallu 4 ans pour en prendre conscience, pour sortir doucement de mon état de sidération. Et je crois qu’il me faudra plus d’une vie pour réparer la blessure qu’il a ouverte en moi. Car oui c’est ça la réalité des violences sexistes et sexuelles, c’est des vies brisées, des femmes qui garderont à jamais des blessures dont elles voudraient se délester.
Mais c’est aussi des femmes fortes qui se battent pour protéger leurs sœurs, leurs filles, leurs amies et qui veulent croire que ce monde peut changer.
Je n’arriverais pas à dire plus aujourd’hui mais je vous remercie d’être toutes là pour défendre nos vies.

Comité d’organisation

Bonjour à tout le monde, ça fait du bien de vous voir ici!

Le 25 novembre est la journée internationale contre la violence patriarcale. Avec cette manifestation autonome, entre personnes TINFA*, nous voulons reprendre possession de la ville.

La violence directe qui nous entoure quotidiennement nous opprime, tente de nous éloigner de l’espace public, essaye de nous isoler, de nous faire perdre espoir et perdre nos moyens. Cette violence fait partie d’un système.

Les agresseurs font partie d’un système. Nous nous rebellons contre ce système d’oppression : bruyamment et avec rage. Nous sommes féministes, antifascistes, ensemble et à l’échelle internationale!

La manifestation est en mixite choisie sans homme cis, nous souhaitons que cette manifestation soit un espace inclusif pour toutes les personnes trans*, inter*, non-binaire, agenre et pour les femmes. Le genre d’une personne ne peut être déterminé de l’extérieur, il repose sur l’auto-définition. Nous souhaitons que toutes les personnes présentes ici soient traitées avec bienveillance.

Notre lutte est contre le patriarcat, le colonialisme et le capitalisme. Ces systèmes d`opression se renforcent mutuellement et fonctionnent comme un tout. Ils poursuivent la logique imperialiste, qui prvilégie le profit à la vie humaine, comme en Palestine ou au Soudan.

Avec la manifestation d’aujourd’hui, nous voulons opposer une perspective d’espoir à la spirale de la violence patriarcale ! Nous créons de nouveaux mondes, libres de toute domination et de toute hiérarchie arbitraire. Libres des conditions structurelles qui nous divisent et nous isolent. Libres du racisme et des hiérarchies de classe. Des mondes dans lesquels le travail du soin et de la vie quotidenne est reconnu, assumé par touxtes et rémunéré équitablement. Nous cultivons des relations dans lesquelles la bienveillance fait partie du quotidien de tout le monde ! Nous brisons les rôles de genre binaires et toutes les normes! Mettons ensemble notre imagination au défi ! Rêvons d’un monde adapté à nos besoins. Luttons avec tendresse et bienveillance pour la liberté et la justice. Nous nous appuyons sur les combats des générations précédentes et nous nous inscrivons dans la longue histoire de la résistance féministe.

Nous sommes nombreusexs et nous sommes bruyantexs ! Et nous savons qu’un autre monde est possible ! Pour une vie autonome et sûre pour touxtes. De la tristesse à la colère, de la colère à la résistance.

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Communiqué

Justice pour Kelly : mobilisation avant le procès du 18 novembre à Renens

COMMUNIQUÉ

Le 18 novembre 2025 s’ouvrira devant le Tribunal criminel de l’Ouest lausannois, à Renens, le procès du féminicide de Kelly, poignardée à mort en mai 2023 par son ex-compagnon, qu’elle venait de quitter. Kelly avait 23 ans.

Sa mère, Karin, témoignait dans la presse un an après son assassinat: «Il ne supportait pas qu’elle ait une vie en dehors de leur relation. »

Pendant trois ans, Kelly a subi l’emprise, l’isolement forcé et la violence d’un homme qui voulait la contrôler. Comme dans tant d’autres cas, le passage à l’acte meurtrier est survenu au moment où elle avait trouvé la force de partir.

Un féminicide parmi tant d’autres, un système défaillant

Le drame de Kelly n’est pas un fait isolé. Il s’inscrit dans un continuum de violences sexistes et sexuelles. Les formes de ces violences prennent des formes diverses; elles vont du contrôle coercitif aux violences physiques, jusqu’au meurtre.

En Suisse, les chiffres sont alarmants : l’année 2025 représente un record macabre et dramatique. À ce jour, 27 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint et on dénombre neuf autres tentatives de féminicides. Ces meurtres sont le reflet d’une violence systémique et des manquements criminels de l’action politique, dénoncés par les collectifs féministes depuis de nombreuses années. 

Un manque criant de moyens et de prévention

Malgré les alertes répétées, l’action publique en matière de prévention reste largement insuffisante. Les associations actives sur le terrain et les collectifs militants demandent depuis des années un plan d’action national doté de moyens conséquents — au moins 350 millions de francs — pour protéger les victimes et former les professionnel·les concernés ainsi que la pleine mise en œuvre de la Convention d’Istanbul, traité international adopté en 2011 et ratifié par la Suisse en 2017, qui exige des normes juridiques contraignantes, notamment dans les situations de violences exposant des enfants .

Mobilisation le 18 novembre à Renens

À l’ouverture du procès, un rassemblement organisé par le collectif de la Grève féministe Vaud et le groupe lausannois d’Offensive contre les féminicides  aura lieu devant le tribunal de Renens pour soutenir les proches de Kelly et exiger une vraie prise en charge politique des violences sexistes et sexuelles. 

Des meurtres  tels que celui de Kelly ne doivent plus avoir lieu ! 

Nous refusons que des femmes meurent faute d’écoute, de moyens et de volonté politique.

Nous appelons touxtes à se mobiliser : pour Kelly, pour toutes les victimes, pour celleux qui continuent à vivre dans une société sexiste et patriarcale, pour que cesse enfin cette violence.

Nous n’en pouvons plus de voir le nombre de féminicides augmenter sans réponse structurelle. Il est temps que l’État prenne ses responsabilités.

Contact

Offensive contre les féminicides

Contact: niunamenos@immerda.ch

insta: @offensiv_gegen_feminizide

078 205 50 11

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Féminicide

28ème féminicide en Suisse en 2025

Le 9 novembre, une femme a été tuée à Truttikon (ZH).

C’est avec colère et tristesse que nous lisons à nouveau dans les médias qu’un féminicide a eu lieu. Une femme de 65 ans, d’origine philippine, a été tuée par son mari, qui s’est ensuite suicidé. Nous n’en apprendrons probablement jamais davantage à son sujet mais elle laisse derrière elle des personnes qui l’aimaient et qui sont aujourd’hui en deuil. Nous leur souhaitons beaucoup de force!

Derrière chaque féminicide il y a une vie éteinte, une personne arrachée à la vie. Nous voulons garder vivante la mémoire de cette femme et nous rappeler pourquoi il est nécessaire de nous organiser contre les violences patriarcales.

Nous savons que les féminicides ne sont pas des « drames relationnels » individuels, mais l’expression d’un système qui dévalorise et contrôle les femmes, les personnes queer et les personnes marginalisées. Chaque féminicide est politique. Chaque féminicide montre que la violence patriarcale n’est ni un « cas isolé » ni une « tragédie imprévisible », mais le résultat d’un continuum de dévalorisation, de contrôle, d’intimidation et de violence quotidienne.

Notre lutte est dirigée contre le patriarcat qui rend de tels actes possibles, contre les structures qui protègent les auteurs et laissent les personnes concernées seules.

Nous savons que notre protection est entre nos mains: dans nos réseaux de solidarité, dans nos communautés, dans notre capacité collective à nous soutenir mutuelement, à nous renforcer et à nous maintenir en sécurité. Nous misons sur l’entraide, sur le travail de sensibilisation, sur la solidarité concrète et sur la dénonciation constante de ces violences – partout et tout le temps.

Restons en colère. Restons organiséexs.

En mémoire de la femme de Tuttikon et de toutes nos sœurs et adelphes assassinées.
Nous ne vous oublierons jamais – et nous continuerons la lutte.

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Féminicide

27eme féminicide en Suisse en 2025

Le 8 novembre 2025, une femme de 51 ans a été retrouvée morte à Lausanne, dans son logement du centre-ville. Le corps de son mari a également été découvert. Le suicide de ce dernier a été confirmé.
Les autorités ne se prononcent pour l’instant ni sur les circonstances de la mort de la femme, ni sur d’éventuels antécédents de violence.
Nous connaissons trop bien ce scénario : une femme retrouvée morte, un homme qui se suicide ensuite, et les autorités qui ne se prononcent pas. Dans l’écrasante majorité des cas, cela s’inscrit dans le contexte des féminicides. Nous le nommerons ainsi tant que l’inverse n’aura pas été établi.

Le quotidien 24 heures s’interroge également sur la possibilité d’un féminicide et évoque certaines difficultés : disputes entendues dans le voisinage, problèmes de santé, période difficile. Nous restons cependant méfiantes face à cette approche qui, en cherchant à comprendre « ce qui n’allait pas », risque de détourner le regard de la violence elle-même.
Dans une société où les féminicides se répètent, nous le savons : la maladie, le stress ou les difficultés financières ne sont pas des causes. Ils ne justifient ni la domination, ni la mort.
Un féminicide a lieu en Suisse tous les quinze jours. Si cette mort s’ajoute à la longue liste, elle sera le 27ᵉ féminicide recensé par notre collectif cette année.
Nous écrivons avec tristesse, colère et fatigue.
Nous le répétons : les féminicides ne sont pas des drames isolés, mais les conséquences d’un système patriarcal.
Le patriarcat tue. Il doit tomber. Ensemble, luttons.

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Action

Discours au tribunal d’une survivante de violence patriarcale victime d’une tentative d’intimidation

Après une énième agression de son ex-compagnon, Océane a trouvé le courage de demander de l’aide et de porter plainte. Au cours de la procédure elle a été amenée, à la demande de la police, à signaler d’autres comportements illicites de son agresseur. Deux ans plus tard, c’est pourtant elle qui se retrouve sur le banc des accusés, poursuivie pour dénonciation calomnieuse, pour avoir simplement répondu, lors de son audition policière, aux questions posées par les enquêteurs.
Ce renversement des responsabilités interroge profondément la justice et met en lumière un phénomène préoccupant : les procès-bâillons, des procédures intentées contre des victimes dans le but de les intimider, de les faire taire ou de les inciter à retirer leurs plaintes.
Océane a eu le courage d’utiliser ce procès comme une tribune pour dénoncer les procès-bâillons et plus généralement les violences que le système judicaire fait subir aux survivantexs.
Condamnée en première instance à payer 600.- à son agresseur, Océane à cette fois été acquittée. Une belle victoire pour elle et pour toutes les personnes mobilisées en soutien!

Dans cette vidéo, Océane lit le discours poignant qu’elle à prononcé devant le tribunal de Martigny.

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Communiqué

Mobilisation pour une survivante

Le 13 octobre dernier, nous étions mobiliséexs pour soutenir une survivante de violence patriarcale et dénoncer un procès bâillon. Elle a eu le courage de faire de son procès une tribune pour dénoncer les procès bâillons et de façon générales, les violences du système judiciaire contre les victimes. Elle a été acquitée et c’est une belle victoire qui aura un impact sur le traitement des cas similaires dans le futur.

Notre communiqué de presse:

Quand la victime devient l’accusée : les Collectifs Offensive contre les féminicides et Grève Féministe dénoncent la criminalisation de la parole des survivantes

Le 13 octobre 2025, le Collectif Offensive contre les féminicides ainsi que le collectif Grève Féministe Valais et Neuchâtel se sont rassemblés devant le tribunal de Martigny pour soutenir une survivante de violences conjugales et dénoncer une affaire valaisanne profondément choquante.

Cette femme a subi des violences répétées, jusqu’à être retrouvée dans un état tel que le collectif Offensive contre les féminicides y voit les marques d’une violence extrême qu’il considère comme une tentative de féminicide. Malgré les multiples signaux d’alerte et les interventions policières antérieures, aucune mesure efficace n’avait été prise pour la protéger.

Après ces faits, alors qu’elle avait eu le courage de porter plainte pour cette énième agression, elle a été amenée, à la demande de la police, à signaler d’autres comportements illicites de son agresseur. Deux ans plus tard, c’est pourtant elle qui se retrouve sur le banc des accusés, poursuivie pour dénonciation calomnieuse — pour avoir simplement répondu, lors de son audition policière, aux questions posées par les enquêteurs.

Pendant ce temps, son agresseur a été condamné à quelques mois de prison avec sursis et à une amende dérisoire, une peine sans commune mesure avec la gravité des faits. La survivante, elle, risque une peine bien plus lourde.

Ce renversement des responsabilités interroge profondément la justice et met en lumière un phénomène préoccupant : la multiplication des procès-bâillons, ces procédures intentées contre des victimes dans le but de les intimider, de les faire taire ou de les décourager d’agir.

Comme l’a exprimé la survivante à l’issue de son audience : « Aujourd’hui, c’est moi qu’on juge, pas lui, pas celui qui m’a frappée, insultée et terrorisée. C’est moi, la survivante. »

Ces procédures constituent une double peine : après avoir subi des violences, les victimes doivent encore affronter des démarches judiciaires longues, coûteuses et psychologiquement éprouvantes — au risque d’être elles-mêmes criminalisées. Elles donneraient également aux avocats un terrain de négociation, non connu des juges,  pour demander le retrait de la première plainte pour violence.

Les statistiques montrent à quel point le traitement judiciaire des violences patriarcales est inadéquat: en France, seules 14 % des victimes de violences conjugales portent plainte, et plus de 40 % des plaintes sont classées sans suite. En Suisse, moins de 10 % des plaintes déposées pour violences domestiques dans le canton de Vaud aboutissent à un procès. Le manque de suivi systématique et de coordination institutionnelle contribue à rendre invisibles des milliers de femmes victimes chaque année.
 

Lors de l’audience ce 13 octobre, nous avons été profondément choquées tout d’abord par les propos de l’avocat du plaignant, lui-même brillant par son absence, qui lors de son premier tour de débat, parle de son client comme de la “vraie victime ici”, rappelle que la première affaire n’est “pas grave”, mais qu’une dénonciation calomnieuse est très grave, et que la survivante “n’en est pas à son premier mensonge”, la traitant à plusieurs reprises de menteuse, qualifiant son comportement de haineux et honteux. On marche sur la tête.

Profondément choquées également par les paroles de la Juge suppléante qui, au moment de la prise de parole de la survivante, à la fin des débats, alors que cette dernière avait préparé un discours poignant sur son vécu dans cette affaire, a essayé à plusieurs reprises de la dissuader de le lire, craignant que celà soit trop long ou ne serve pas le cas présent. La survivante et son avocat ont dû insister. Cette pénible démonstration est un superbe exemple supplémentaire de la manière dont les victimes de violences conjugales sont constamment poussées au silence.

A l’issue des débats, justifiant le caractère compliqué de l’affaire, la Juge a décidé de rendre son verdict par écrit, quelques jours plus tard.

Le 20 octobre, nous apprenons son acquittement. C’est une victoire pour nous toutes dans le combat contre les violences patriarcales, et c’est un précédent. Nous espérons sincèrement que les stratégies pour nous faire taire s’étiolent petit à petit.

Les Collectifs Offensive contre les féminicides et Grève Féministe expriment leur solidarité totale envers cette survivante et envers toutes celles qui subissent ces formes d’intimidation judiciaire. Nous exigeons que les autorités valaisannes et les instances judiciaires suisses reconnaissent la gravité des violences sexistes et cessent de tolérer les stratégies de bâillon qui prolongent la souffrance des victimes.

Nous affirmons la légitimité de notre parole et réaffirmons notre engagement : tant que la justice restera sourde, nous continuerons à faire résonner nos voix.
 

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Action Féminicide

Rassemblement: Justice pour Kelly

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Féminicide

26ème féminicide en Suisse en 2025

Le 27 août 2025, une femme a été tuée à Rorschach (SG).
Au début, les articles de presse faisait penser à un accident : des plongeur-euses auraient trouvé une femme morte sous l’eau près du port de Rorschach. Comme elle portait des sous-vêtements, des palmes et des lunettes de natation, tout semblait indiquer qu’elle était morte en nageant. Maintenant, la police a arrêté son mari.
Elle avait 42 ans et était d’origine nigériane. C’est tout ce que nous savons d’elle. Cela ne change rien au fait que nous la pleurons. Chaque personne victime de notre société patriarcale suscite à nouveau en nous tristesse et colère. Chaque personne qui meurt d’un féminicide est une personne de trop.
Nous ne sommes qu’au début du mois d’octobre et nous comptons déjà plus de féminicides que jamais depuis que nous les recensons en Suisse. Il y a certainement plusieurs raisons à cela. Parmi elles :

  • La violence a augmenté dans le monde entier. Le fascisme gagne du terrain. Beaucoup de personnes en Suisse s’inquiètent pour leur avenir, y compris sur le plan économique. Les schémas comportementaux patriarcaux poussent de nombreux hommes à évacuer leur stress en exerçant de la violence sur des personnes socialement défavorisées.
  • Les collectifs et organisations féministes signalent systématiquement les féminicides et ont souligné que les accidents s’avèrent souvent être des féminicides. Une triste question reste ouverte : combien de féminicides ont été qualifiés d’accidents dans le passé ?
    Au nom de notre sœur décédée à Rorschach, au nom de toutes celles qui ont été arrachées à la vie avant elle et au nom de toutes les personnes qui leur étaient proches et qui les pleurent : les choses doivent changer. Maintenant ! Organisons-nous, agissons. Ensemble, nous pouvons et nous allons déraciner le patriarcat. Pour ne plus jamais avoir à pleurer la mort d’une sœur ou d’unex adelphe.
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Action

Le 25 novembre :  Manifestation contre les violences patriarcales à Bienne

Le 25 novembre est la journée internationale de la lutte contre les violences patriarcales. En suisse, nous savons que l’année passée une femme était tuée toutes les deux semaines en raison de son genre, selon les statistiques disponibles. Cette année, 26 femmes ont déjà été tuées jusqu’à fin septembre. Plus que pendant toute l’année 2024! Nous savons aussi que beaucoup de féminicides restent invisibles et que leur nombre réel est encore plus élevé. L’État et les médias traitent ces meurtres comme des faits divers isolés mais nous savons que la violence patriarcale est rendue possible par un système et ses institutions qui normalisent la violence envers les personnes TINFA* ! Et nous devons compter sur des forces de résistance pour compter nos mortexs, leur donner une visibilité, essayant de redonner à leur vie leur juste valeur.

Partout les forces fascistes gagnent du pouvoir et mettent nos vies en danger. Comme l’antifascist.e.x Maja qui est illégalement enfermé.e.x en Hongrie, dans des circonstances extremement violentes parce qu’ielle est nonbinaire & antifasciste. Ou comme aux étas unis ou “L’antifa” est étiquetté comme mouvement terroriste. On le voit aussi en suisse, où, même si le parti d’extrême droite UDC est depuis longtemps le parti majoritaire, la montée en puissance de groupes d’extrême droite et fascistes tels que Junge Tat est de plus en plus visible. Les groupes fascistes sont aussi de plus en plus présents dans les rues et sur les réseaux sociaux et participent à la normalisation de la bascule à droite de la société. La répression augmente contre les mouvements qui luttent pour la justice sociale, les idéaux “traditionnels” reprennent de la place dans les esprits, les personnes queer subissent des violences chaque jour, des policiers tuent des mineurexs et des personnes raciséexs sans conséquences, des féminicides continuent d’être commis sans réaction. Les femmes qui défendent leur vie sont davantage criminalisées que les hommes qui violent et tuent sans répercussions. Les empires poursuivent leurs projets coloniaux et meurtriers, avec le soutien des état soi-disant démocratiques & neutres, comme on peut le voir avec l’État d’Israël, qui commet un génocide contre la population palestinienne, tandis que l’Europe finance et produit les armes utilisées. Sans compter tous les autres pays, où les puissances coloniales portent la majorité des responsabilités dans les conflits meurtiers.

Malgré ces réalités écrasantes, nous savons que l’espoir se trouve dans l’organisation collective. Nous savons que l’augmentation de la répression est proportionnelle à la peur des dominants, ils protègent leur système de pouvoir en place contre nos menaces. Nous observons aussi une augmentation des mouvements résistants, puissants, qui ont déjà renversés des systèmes injustes. Les dominants veulent nous épuiser, nous décourager, nous donner le sentiment d’être isoléexs et seulexs face à ces atrocités, afin d’anéantir nos espoirs de vivre différemment. Mais nous connaissons notre valeur et nous savons que nos vies valent plus que leur violence. 

Il est primordial de ne pas arrêter de rêver de nos utopies, car on oublie vite en se battant contre tout, qu’on se bat aussi pour des choses concrètes. On lutte pour une société non genrée, où on peut vivre en collectivité, où notre tendresse est là pour tout le monde & où prendre soin des unexs et des autres fait partie du quotidien. Dans nos utopies, les personnes peuvent se déplacer ibrement, car il n’y a plus de frontières ni d’États qui nous catégorisent aléatoirement et définissent nos possibles. Les vies ne seraient plus hiérarchisées par des critères arbitraires. On lutte pour chaque personne, pour la tendresse, pour le soin, pour la liberté & pour la justice.

Pour toutes ces raisons et encore beaucoup d’autres, on invite toutes les personnes TINFA* à nous rejoindre pour une marche de nuit aux flambeaux dans les rues de Bienne le 25 novembre. 

La manifestation sera sans demande d’autorisation au préalable & en mixité choisie sans homme cis. Parce qu’on refuse de suivre les règles des institutions répressives qui protègent le patriarcat. Aller dans la rue & se faire entendre, c’est notre droit. On prend le droit de résister afin de défendre nos existences et celles de touxtes les autres personnes opprimées. Les événements en mixité choisie ne sont pas une fin en soi, mais un outil pour critiquer les rapports de force sociaux et de créer des espaces émancipateurs propices aux luttes. Les hommes cis peuvent et doivent s’engager contre les violences patriarcales, ils en ont l’occasion au quotidien.

Il y a eu plein de luttes avant nous & il y en aura plein d’autres après, on fait partie d’une longue histoire de luttes que l’on ne peut pas stopper! Ensemble, nous sommes fortexs ! De la tristesse à la colère, de la colère à la résistance !

TINFA* = acronyme désignant les personnes trans*, inter*, non binaires, femmes, agenres ou en questionnement.

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Féminicide

25ème féminicide en Suisse en 2025

Le 16 septembre, une femme a été tuée à Wettswil (ZH).

Elle avait 78 ans. Son compagnon, âgé de 82 ans, a décidé de l’arracher à la vie avant de se suicider. Nous ne savons pas qui elle laisse derrière elle ni qui la pleure, mais nous leur exprimons notre profonde sympathie.

Il ne s’agit pas d’un suicide élargi ni d’un crime passionnel. Notre sœur n’est plus en vie parce qu’un homme ne supportait pas qu’elle continue à vivre et pas lui. C’est dire à quel point la possessivité est profondément ancrée dans la culture suisse.

Combien de femmes et de personnes considérées comme des femmes doivent encore mourir avant que nous changions quelque chose ? Il est extrêmement important et urgent d’améliorer la protection en cas de violence domestique. Cependant, pour éviter des meurtres comme celui de Wettswil, c’est notre société entière qui doit changer fondamentalement.

La société patriarcale repose sur l’idée qu’un homme possède sa famille et peut la dominer. En Suisse, on nous inculque cette croyance dès notre plus jeune âge, au point que nous finissons par la considérer comme normale.

Pour que les féminicides cessent enfin, nous exigeons un changement radical des mentalités. Finissons-en avec les rôles de genre patriarcaux ! Pour une vie où touxtes les êtres humains ont la même valeur, peuvent décider elleux-mêmes de leur vie et où plus personne ne domine !